Le tourisme durable est une forme de tourisme qui se base sur le respect des grands principes du développement durable. L’Organisation mondiale du tourisme (institution des Nations Unies chargée de la promotion d’un tourisme responsable, durable et accessible à tous) définit le tourisme durable comme suit : « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ». (Sustainable Development of Tourism, 2019) Notons ici que le tourisme est devenu en 2015 l’une des plus importantes activités économiques mondiales en représentant 10 % du PIB et 6 % des exportations mondiales. (World Tourism Organization, 2016)
Concrètement, nous parlons ici des pratiques de gestion et d’opération qui encadrent l’industrie touristique, et ce, dans tous ses volets. Cet encadrement est très complexe et transversal. Afin d’établir des critères de base pour mieux définir quelles destinations ou compagnies cadrent ou non dans la catégorie de tourisme durable, le Global Sustainable Tourism Council (GSTC) a élaboré des critères avec plusieurs partenaires, dont des agences des Nations Unies, des ONG, des gouvernements, des grandes compagnies touristiques (Global Sustainable Tourism Council, 2019). Les critères élaborés par le GSTC se regroupent en quatre grandes catégories :
- Démontrer le caractère durable de la gestion de la destination (14 critères)
- Maximiser les avantages économiques pour la communauté d’accueil et limiter les impacts négatifs (9 critères)
- Maximiser les avantages pour les communautés, les visiteurs et la culture; limiter à un minimum les impacts négatifs (6 critères)
- Maximiser les effets bénéfiques pour l’environnement et réduire à un minimum les effets négatifs (12 critères)
Source : Global Sustainable Tourism Council, 2019
À travers ces grands regroupements d’objectifs, nous pouvons rapidement identifier les trois grandes dimensions : environnementale, sociale et économique. D’ailleurs, l’Organisation mondiale du tourisme va dans le même sens en indiquant clairement que le tourisme durable doit :
- Faire un usage optimal des ressources environnementales qui sont un élément clé du développement du tourisme en préservant les processus écologiques essentiels et en contribuant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité.
- Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leur culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et contribuer à la tolérance et à la compréhension interculturelle.
- Garantir des activités économiques viables à long terme en apportant à tous les acteurs des retombées socio-économiques équitablement réparties, notamment des possibilités d’emploi et de revenus stables, des services sociaux aux communautés d’accueil et en contribuant à la lutte contre la pauvreté.
Source : Sustainable Development of Tourism, 2019
En 2006, l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture a rédigé un rapport intitulé « Tourisme, culture et développement durable » (UNESCO, 2006). Ce rapport reprend les grandes dimensions du développement durable et du tourisme durable en relatant son importance et le rôle que ces pratiques peuvent jouer dans la « capacité des habitants de la planète à mieux vivre ensemble et, ainsi à contribuer à élever dans l’esprit des hommes les défenses de la paix » (UNESCO, 2006).
On y ajoute des raisonnements sur comment le tourisme durable préserve le patrimoine culturel et naturel pour le « mettre à la portée de tous, mieux faire connaître les cultures et les civilisations, améliorer les conditions de vie quotidienne et réduire la pauvreté » (UNESCO, 2006). En lisant le rapport « Tourisme, culture et développement durable », nous pouvons constater la complexité d’une mise en oeuvre réelle des principes de tourisme durable, mais aussi tous les aspects positifs que le tourisme durable peut apporter pour l’amélioration de l’humanité et de la planète.
Voici quelques éléments saillants que nous pouvons ressortir du rapport :
- Le tourisme « repose sur les principes fondamentaux des échanges entre les peuples [et] est à la fois une expression et une expérience culturelle »
- Le tourisme « favorise le contact direct entre peuples de cultures différentes »
- Il y a un lien étroit qui existe entre environnement culturel et environnement naturel et il est maintenant clair qu’en « protégeant l’un et l’autre, nous contribuons à leur protection et au renouvellement de leurs ressources »
- « Le tourisme présente l’avantage de créer des emplois et des revenus à relativement peu de frais en faisant appel aux ressources de la nature et de la culture »
Source : UNESCO, 2006
En ce qui concerne l’application du tourisme durable, différents outils existent, dont la « boîte à outils sur le tourisme durable dans les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO » (UNESCO, 2019). Cette « boite à outils » propose une démarche en 10 grandes étapes avec un guide pour chacune d’entre elles pour mettre en place un système de gestion pour le tourisme durable. Les 10 étapes sont :
- Comprendre
- Stratégie
- Gouvernance
- Participation
- Communication
- Infrastructures
- Valeur
- Comportement
- Investissement
- Suivi
Source : Boîte à outils sur le tourisme durable dans les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, 2019B
L’outil développé par l’UNESCO pour le tourisme durable dans les sites du patrimoine mondial de l’UNESCO sera fort utile comme document de référence pour la planification stratégique de Contact Nature, particulièrement pour son plan d’action.