Usages à planifier
D’ici le printemps 2024, Simon Tremblay, le responsable du projet, mettra sur pied des activités pour déterminer le potentiel et l’acceptabilité sociale des points suivants:
- Retrait de certains enrochements installés dans la foulée du Déluge de 1996, ce qui permettrait de redonner une dynamique naturelle à la rivière;
- Démantèlement du barrage de la passe migratoire, ce qui donnerait une continuité écologique et sédimentaire à la rivière;
- Activités récréotouristiques (piste cyclable, sentiers, interprétation): le but est d’harmoniser les usages dans le corridor entre la Baie des Ha!Ha! et le centre de plein air Bec Scie.
Contexte
À ce jour, la catastrophe naturelle du Déluge du Saguenay demeure un événement marquant pour la communauté de La Baie. En juillet 1996, la Rivière à Mars sort de son lit en emportant de nombreuses maisons sur son passage (Figure 1 A). Le lendemain de l’événement, elle laissait derrière elle une large plaine dévastée. Dans les années qui ont suivi, des travaux de génie civil ont permis de stabiliser la rivière, en la confinant dans un chenal délimité par de nombreux enrochements (Figure 1 B).
Depuis 25 ans, nos connaissances sur les rivières se sont développées. Nous réalisons aujourd’hui que les interventions de génie civil qui ont eu lieu ont considérablement appauvri l’environnement de la rivière, en rendant les berges et le substrat de la rivière artificiels. De plus, de nombreux enrochements ont été installés à des endroits où la rivière ne menace pas la sécurité civile de la population. La Figure 2 démontre l’ampleur de ces modifications.
On redonne une naturalité aux cours d’eau en reculant les enrochements plus loin des berges, ce qui permet à la faune et à la flore de revenir sur les lieux riverains. Retirer les barrages qui ne sont plus en fonction est une autre option utilisée dans le monde pour redonner la voie aux saumons.
Comme la restauration des cours d’eau est une action collective, nous souhaitons inclure les citoyens de La Baie, et plus particulièrement les propriétaires privés situés le long de la Rivière à Mars, à titre de parties prenantes dans la démarche et dans la décision. Les élus, les jeunes, les ministères et les organismes de la communauté seront aussi impliqués dans la démarche.
Étapes du projet
1. L’information
Hiver 2021-2022
Débuté en fin 2021, la phase d’information à pour objectif de renseigner la population sur ce projet de recherche. Cette première phase s’appuie sur plusieurs années de recherches déjà menées autour de la rivière.
2. La consultation
Été 2022
La phase de consultation se déroule avec les riverains, les pêcheurs, les citoyens, les associations ainsi qu’avec les ministères. Son but est d’évaluer l’acceptabilité sociale du retrait des enrochements tout en imaginant la rivière de demain.
3. L’implication active
Printemps 2023
La troisième phase du projet est un groupe de travail chargé d’identifier les actions qui seront possibles et réalisables. Des scientifiques, des gestionnaires, des représentants d’organismes et des citoyens y participent.
4. Et après…
2024-2025
L’objectif ultime reste de proposer une nouvelle carte de la rivière imaginée par l’ensemble des intervenants du projets. La mise en place de ce projet ambitieux aboutira à un changement de la rivière sur ses 10 premiers kilomètres.
Simon Tremblay
Simon Tremblay est candidat à la maîtrise en études et interventions régionales à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Il est géographe et aménagiste du territoire de formation. Il est membre du Groupe de Recherche Risque Ressource Eau (R2Eau) et du Centre de Recherche en Développement Territorial (CRDT). Assistant de recherche au Grand Dialogue régional pour la transition. Assistant pédagogique au premier cycle à l’UQAC.
Depuis plusieurs années, il évolue dans le domaine de la recherche sur les rivières québécoises, avec le Laboratoire d’Expertise et de Recherche en Géographie Appliquée (LERGA). Il a également travaillé en concertation sur la protection des milieux marins pour le Comité ZIP Saguenay-Charlevoix. Il a été initié à la restauration des milieux naturels à l’Institut de Recherche en Mines et Environnement (IRME-UQAT) et à l’Université Concordia. Ses occupations comme assistant pédagogique à l’UQAC et comme animateur pour le Grand Dialogue régional pour la transition socio-écologique lui ont permis de travailler avec des jeunes et des citoyens à l’éducation scientifique et à la participation sociale.
CONTACT :
438-425-4389
Maxime Boivin
Maxime Boivin est professeur en géographie et hydrogéomorphologie au département des sciences humaines et sociales de l’UQAC. Le professeur Maxime Boivin est titulaire d’un doctorat en sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Rimouski et d’un doctorat en géographie à l’École Normale Supérieure de Lyon en France. Il est professeur de géographie à l’Université du Québec à Chicoutimi depuis 2017, où il se spécialise en recherche sur l’hydrogéomorphologie, l’écogéomorphologie et la gestion des cours d’eau. Il travaille sur plusieurs projets de recherche touchant la dynamique du bois en rivière, le transport sédimentaire et la restauration des processus naturels, particulièrement dans les rivières à saumon de l’Est-du-Québec. Il dirige actuellement plusieurs projets de recherche en hydrogéomorphologie, notamment sur la restauration des cours d’eau et sur des analyses à grandes échelles (bassin versant) des interactions éco-géomorphologiques à l’aide de l’imagerie aéroportée, des SIG et d’analyses terrain.
Olivier Riffon
Olivier Riffon est professeur en éco-conseil à l’Université du Québec à Chicoutimi. Ph. D. en développement régional, il est spécialiste des outils et des démarches de mise en œuvre du développement durable, de la transition sociale et écologique, de l’éducation relative au développement durable et de l’intégration des méthodes participatives et collaboratives aux processus de transition sociale et écologique.